Gestion du patrimoine historique

Un patrimoine unique

Le patrimoine culturel et historique des TAAF rassemble les témoins matériels et immatériels de l’histoire de territoires qui font de toute tentative d’installation humaine une véritable épopée.

Il témoigne ainsi d’aventures hors du commun : exploration et découvertes, naufrages aux issues tragiques et héroïques, vaines essais d’exploitation des ressources naturelles et d’élevage, recherches scientifiques.

L’archipel Crozet, découvert en 1772 par Marion-Dufresne et portant le nom de son second Jules-Marie Crozet, est riche en histoires de chasseurs de baleines, d’éléphants de mer et d’otaries. Ses abords tourmentés ont été le théâtre de nombreux naufrages.

Les îles Kerguelen, découvertes la même année, sont également convoitées par les phoquiers et baleiniers. En 1908 est construite l’usine de Port-Jeanne-d’Arc exploitée par des norvégiens au sein de la concession des frères Bossière. Il s’agit de la seule usine baleinière installée sur sol français, faisant du lieu un site exceptionnel et inattendu du patrimoine industriel de la France. L’histoire des îles Kerguelen est par ailleurs riche en expéditions scientifiques comme en témoigne le site de la Baie de l’Observatoire utilisé en 1874 par les anglais pour observer le passage de Vénus et en 1902 par des scientifiques allemands venus étudier le magnétisme terrestre.

En 1927, des familles originaires du Havre s’installèrent à Port-Couvreux pour tenter d’élever, en vain,  des moutons.

Découvertes en 1522 par les compagnons de Magellan, les îles Saint-Paul et Amsterdam sont marquées par des histoires de naufrages, de marins ayant gravés leur passage dans la pierre. Une conserverie de langoustes, construite en 1928 à Saint-Paul, a fermé dans des circonstances tragiques en 1931 suite à la mort de plusieurs ouvriers. En 1930 déjà, l’affaire des Oubliés de Saint-Paul avait défrayé la chronique.

En Antarctique, Dumont d’Urville découvre la Terre Adélie en 1840. L’histoire y est caractérisée par des installations humaines à des fins scientifiques dès le début des années 1950. La base de Port-Martin, la base Marret et la croix dressée en hommage au météorologiste André Prudhomme sont classées comme sites et monuments historiques de l’Antarctique.

Enfin, les îles Éparses conservent des vestiges de naufrages, d’exploitation de ressources naturelles et de nombreux cimetières. L’épisode du naufrage du navire l’Utile et de la survie des esclaves sur l’île de Tromelin a été fortement médiatisé ces dernières années grâce à l’exposition « Tromelin : l’île des esclaves oubliés ».

Depuis 1993, la Mission Patrimoine des TAAF a pour ambition l’inventaire, la sauvegarde in-situ ou numérique et la mise en valeur du  patrimoine culturel et historique dans ses composantes mobilières et immobilières. Une carte archéologique référençant les sites historiques connus est en cours de création. La documentation et la conservation du patrimoine contemporain, c’est-à-dire depuis la création des bases permanentes sur les districts figurent aussi parmi les enjeux majeurs de la Mission Patrimoine.

Depuis 2000, une Commission du Patrimoine Historique et de la Toponymie rassemblant experts et partenaires institutionnels est consultée par l’Administrateur Supérieur des TAAF avant toute opération de fouilles archéologiques et pour définir les grandes orientations en matière de conservation du patrimoine. Une convention signée en 2011 entre les TAAF et la DAC La Réunion permet également de bénéficier d’une assistance des services déconcentrés du Ministère de la Culture sous la forme d’expertises et de financements dans la mise en œuvre des projets des TAAF en matière de patrimoine.