Enjeux de conservation et plan national d’actions
Piloté par la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, le premier PNA (2011-2015) s’est prolongé jusqu’en 2017 avec la réalisation du bilan technique et scientifique des actions. Ce dernier révèle une croissance continue de la population pendant la durée du premier plan ; pour la première fois depuis la description de l’espèce en 1981, la population d’albatros d’Amsterdam a atteint cinquante et un couples reproducteurs en 2018.
Mais cette augmentation régulière ne doit pas faire oublier les menaces qui pourraient modifier cette tendance : la présence d’agents pathogènes aviaires provoquant des mortalités importantes dans les colonies d’autres espèces d’oiseaux de l’île Amsterdam, les captures accidentelles potentielles par les bateaux de pêches, les interactions avec les prédateurs introduits et les changements globaux (modification de la ressource alimentaire ou du milieu de reproduction).
Par conséquent, il a été décidé en 2018 de mettre en œuvre un second PNA pour une durée de 10 ans. Les 17 actions de ce plan s’appuient pour leur mise en œuvre et leur financement sur les actions du second plan de gestion de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises (2018-2027), et sur la mobilisation des partenaires scientifiques et techniques impliqués dans la conservation de l’espèce.
L’objectif à long terme de ce plan est d’améliorer l’état de conservation de l’albatros d’Amsterdam, en supprimant ou en réduisant les menaces qui pèsent sur la reproduction et la survie de l’espèce. L’Albatros d’Amsterdam passe l’essentiel de sa vie en mer et retourne à terre uniquement pour la reproduction. Ainsi, des objectifs ont été fixés sur la durée du second PNA aux niveaux marin et terrestre, à savoir :
– la préservation du risque de contamination par des organismes pathogènes, par le maintien des mesures de biosécurité et la mise en place d’une stratégie de lutte efficace (gestion des réservoirs ou vecteurs d’organismes pathogènes, maitrise d’une technique de vaccination) ;
– l’application la plus large des mesures d’atténuation des captures accidentelles dans les pêcheries de l’océan Indien Sud (notamment pour le thon) et le soutien de l’effort visant à promouvoir leur application ;
– la limitation ou l’élimination des populations d’espèces exotiques animales potentiellement impactantes pour l’albatros d’Amsterdam (rat surmulot, souris domestique, chat haret) ;
– l’identification de potentielles menaces sur l’habitat de nidification de l’albatros d’Amsterdam en vue d’éventuelles actions de restauration ;