À l’occasion des Journées européennes de l’archéologie, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) valorisent le patrimoine historique des îles Australes grâce à la mise en ligne de ressources inédites. Du 19 au 21 juin 2021, partez à la découverte numérique des sites proposés !
Compte tenu du contexte sanitaire, la 11e édition des Journées européennes de l’archéologie (JEA) ne se déroulera pas sous sa forme traditionnelle. L’archéologie sera toutefois mise à l’honneur grâce à l’organisation de l’événement #Archeorama, coordonné par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous l’égide du ministère de la Culture. À cette occasion, les TAAF et la DAC Réunion s’associent pour dévoiler au public plusieurs supports numériques inédits qui permettent, depuis chez soi, de partir à la découverte d’une petite partie du patrimoine historique des Terres et mers australes françaises récemment classées sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
La numérisation par l’imagerie 3D tient aujourd’hui une place importante dans la stratégie de conservation et de valorisation du patrimoine historique et culturel des TAAF. Plusieurs campagnes de relevés et captation ont ainsi été réalisées sur le terrain entre 2010 et 2018, grâce à un partenariat financier et scientifique entre la collectivité et le ministère de la Culture via la Direction des affaires culturelles (DAC) de La Réunion (conservation régionale de l’archéologie).
La réalisation de relevés numériques tridimensionnels permet de préserver les connaissances et la mémoire, notamment visuelle, de sites et de mobiliers qui sont confrontés à la rigueur de l’environnement naturel et du temps. Ces données sont aussi utilisées et partagées dans un but scientifique. Elles sont précieuses dans l’identification de priorités en matière de conservation/restauration, et dans la médiation culturelle qui permet de faire connaître le patrimoine des TAAF au plus grand nombre. Cela se traduit notamment par la mise à disposition du public d’une collection numérique inédite et de visites virtuelles étonnantes, réalisées à partir de modélisations 3D accessibles depuis le monde entier grâce à l’internet.
Les sites historiques concernés par cette numérisation racontent l’histoire des Terres australes françaises, leur exploration, les essais d’exploitation des ressources naturelles, le développement de la recherche. Vous pouvez ainsi visiter virtuellement la vallée des Phoquiers et la station baleinière de Port-Jeanne-d’Arc, seule station baleinière du territoire français. Vous vous déplacez autour des bâtiments et découvrez les objets in situ, tels qu’ils furent abandonnés par les habitants : c’est le cas des emblématiques chaudrons utilisés par les phoquiers pour faire fondre la graisse d’éléphants de mer, du marégraphe utilisé par les scientifiques allemands en 1874, ou encore des dernières fillods, bâtiments à ossatures métalliques emblématiques de la construction des premières bases.
Parmi les nouveautés numériques mises en ligne pour les Journées européennes de l’archéologie, on trouve, sur la plate-forme Sketchfab : le site de la pointe de l’Usine, les chaudrons des phoquiers, le marégraphe, les fillods.
Vous pouvez toujours retrouver les passionnantes visites virtuelles de la vallée des Phoquiers et de Port-Jeanne-d’Arc, ou encore le film « Murmures dans les rugissants » réalisé par Laurent Ransan.
Retrouvez l’ensemble des ressources des Journées européennes de l’archéologie sur le site officiel.
Poursuivez votre découverte des territoires et des missions des TAAF sur le site de la collectivité www.taaf.fr, et notamment l’espace dédié au patrimoine.
Modélisation des fourneaux et chaudrons situés en Baie de l’Observatoire aux îles Kerguelen
Un exemple de numérisation : la modélisation de l’ensemble des fourneaux et chaudrons situés en Baie de l’Observatoire aux îles Kerguelen est désormais en ligne.
Parti avec son frère Henri et quatre membres d’équipage à bord d’un navire de 20 mètres, le J.B. Charcot, Raymond Rallier du Baty explore et cartographie les îles Kerguelen entre 1908 et 1909. Pour pouvoir payer l’équipage, les frères optent pour la fabrication et la vente d’huile d’éléphants de mer. Ils installent une petite huilerie dans la Baie de l’Observatoire, à proximité de laquelle ont donc été numérisés ces chaudrons. Le choix du site est documenté par le récit de l’explorateur dans « Aventures aux Kerguelen » paru en 1912.