Le plan de gestion de la réserve
A l’instar des autres espaces naturels protégés français et en application du Code de l’environnement, les TAAF, en qualité de gestionnaire de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, se sont dotées d’un « plan de gestion », qui définit, programme et encadre la gestion du périmètre classé. Rédigé en collaboration étroite avec la communauté scientifique et les partenaires institutionnels, le plan de gestion constitue une feuille de route pour assurer la conservation du patrimoine naturel unique des Terres australes françaises. Il constitue également l’outil de gestion du bien inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le plan de gestion 2011-2015, premier plan de gestion de la Réserve naturelle, fut validé en mars 2011. Durant cette période, 90 actions de conservation de la biodiversité ont été mises en œuvre. Évalué en 2016, le plan de gestion de la Réserve naturelle a fait l’objet d’un important travail tout au long de l’année 2017 en vue de son renouvellement.
Le plan de gestion 2018-2017 de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, qui vise à définir la stratégie de préservation environnementale dans les Terres australes françaises pour les dix prochaines années, présente un double enjeu : inscrire l’action de la Réserve dans la continuité de l’exercice du premier plan de gestion et définir les objectifs de gestion à moyen et long termes liés à l’extension marine de la Réserve naturelle.
Le plan de gestion 2018-2027
Trois documents composent le plan de gestion :
- Un diagnostic (volet A), qui dresse l’état des lieux de la connaissance de la Réserve naturelle, de son patrimoine naturel, des activités anthropiques qui y ont cours et des pressions qui y sont exercées ;
- Un plan opérationnel (volet B), qui organise et hiérarchise les actions à mener par le gestionnaire et ses partenaires ;
- Un recueil d’indicateurs de gestion et un tableau de bord (volet C), qui permettent au gestionnaire de piloter et mesurer l’efficacité des actions menées.
Le volet B, qui constitue l’ossature du plan de gestion, fixe les Enjeux de conservation, puis les Objectifs à Long Terme (OLT), desquels découlent des Objectifs Opérationnel (OO) et des Actions de gestion. A chacun de ces niveaux est associé une fiche précisant les éléments contextuels, les objectifs visés et les résultats attendus, ainsi que le calendrier prévisionnel d’exécution.
7 enjeux majeurs de conservation, véritable carte d’identité de la Réserve naturelle, synthèse des responsabilités portées par le gestionnaire pour la conservation des espèces, des habitats, des fonctions écologiques essentielles et des valeurs culturelles.
2 facteurs clés de réussite, conditions matérielles et immatérielles transversales indispensables au gestionnaire à long terme pour remplir sa mission de conservation du patrimoine naturel.
95 actions, dont la majorité s’inscrit dans la continuité des opérations engagées lors du premier plan de gestion (ex : études et des suivis à long terme portant sur les milieux et les espèces animales et végétales terrestres) et permettent de poursuivre les efforts engagés par les TAAF pour réduire l’empreinte écologique des bases permanentes, renforcer les mesures de biosécurité et limiter les risques d’introduction et de dispersion d’espèces exotiques.
Un plan opérationnel sur 10 ans
À terre, la gestion des mammifères introduits représente la principale ambition pour les 10 prochaines années. En particulier, l’élimination simultanée du rat surmulot, de la souris domestique et du chat haret sur l’île Amsterdam, constitue un des projets phares du plan de gestion 2018-2027.
Compte-tenu des lacunes en connaissances identifiées sur la partie marine de la Réserve, le nouveau plan de gestion vise dans un premier temps à développer les collaborations scientifiques et à mettre en place des campagnes à la mer pour améliorer les connaissances sur les espèces, les milieux et le fonctionnement des écosystèmes marins. Ce n’est qu’à la lumière de ces informations que la Réserve naturelle sera en mesure de définir une gestion pertinente et efficace de l’une des plus grandes aires marines protégées de la planète.
L’inclusion des zones de pêche à la légine australe, et à la langouste et poissons dans le nouveau périmètre de la Réserve naturelle, implique également une forte responsabilité des TAAF pour assurer le maintien des ressources halieutiques sur le long terme. À cet égard, le second plan de gestion intègre des mesures visant à limiter les pressions exercées par ces pêcheries, menées en concertation avec les armateurs de la pêche australe et avec l’appui du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), qui assure le suivi scientifique des ressources halieutiques dans les îles australes.
L’atteinte des objectifs et la mise en œuvre des actions du plan de gestion 2018-2027 impliquent la mobilisation des districts, de toutes les directions et services des TAAF, ainsi qu’une collaboration étroite avec les laboratoires de recherche investis sur ces espaces, qui apportent un cadre scientifique d’excellence aux actions entreprises. Le plan de gestion de la Réserve naturelle constitue à ce titre un réel projet de territoire visant à préserver sur le long terme le patrimoine naturel exceptionnel des Terres australes françaises.