Conservation en terre Adélie

Le continent Antarctique est à lui seul l’une des huit écozones de la planète (régions biogéographiques terrestres) et constitue un autre sanctuaire environnemental des TAAF.

Enjeux de protection de l’environnement

La terre Adélie abrite de fortes concentrations d’espèces protégées d’oiseaux et de mammifères marins : pétrels, manchots et phoques viennent s’y reproduire en très grand nombre. Parmi les cétacés, différentes espèces de baleines et d’orques fréquentent la zone. Le manchot empereur, proche cousin du manchot royal des îles subantarctiques, est certainement l’une des espèces les plus emblématiques : parmi la trentaine de sites de reproduction de manchots empereurs répertoriés, celui de la terre Adélie est le seul à se situer à proximité immédiate d’une base permanente, ce qui en fait un site privilégié pour l’étude de cette espèce et de son environnement. Le phoque de Wedell, espèce protégée, est également bien représenté. Enfin, il convient de mentionner l’existence de près de 300 espèces de poissons dans les eaux bordant le continent.

Photo : © Nelly GRAVIER
Photo : © Nelly GRAVIER
Photo : © Nelly GRAVIER
Photo : © Nelly GRAVIER
Photo : © Bruno Marie
Photo : © Bruno Marie

LES OUTILS DE CONSERVATION DU PATRIMOINE NATUREL

La terre Adélie, partie du continent Antarctique, est régie par un dispositif découlant de différents traités internationaux.

La terre Adélie est soumise à un régime juridique particulier, se distinguant sur certains points des autres districts. Partie intégrante des TAAF, à la réglementation du territoire, ce district est également concerné par la réglementation issue du Traité sur l’Antarctique, et de son protocole relatif à la protection de l’environnement (Protocole de Madrid). Traduisant en droit français ces dispositions de droit international, le livre septième du code de l’environnement français attribue au Préfet, administrateur supérieur des TAAF, la charge d’instruire les demandes d’activités, notamment scientifiques, en terre Adélie, et d’autoriser leur mise en œuvre.

Ainsi, on peut relever :

– faune : toutes les espèces indigènes à l’Antarctique présentes en terre Adélie sont protégées au titre du Protocole de Madrid. Certains oiseaux sont en outre protégés par l’arrêté du ministre de l’environnement du 14 août 1998, certains mammifères marins par l’arrêté du 1er juillet 2011. Dès lors, tout projet affectant une espèce protégée par l’un de ces textes (manipulation, prélèvement d’œufs, etc.) fait l’objet d’une autorisation. Celle-ci est délivrée par le préfet, administrateur supérieur des TAAF, accordée, sur la base du titre 1er du Livre IV du Code de l’Environnement, après consultation du Comité de l’Environnement Polaire (CEP) et du Conseil National de la Protection de la Nature ;

– zones protégées : l’annexe V du protocole de Madrid définit le cadre applicable à la désignation et gestion des zones protégées en Antarctique, notamment en terre Adélie. Plusieurs types de mécanismes peuvent être mis en œuvre, notamment les Zones Spécialement Protégées de l’Antarctique (ZSPA). Celles-ci sont soumises à un plan de gestion, validé par la Réunion Consultative du Traité sur l’Antarctique. Le préfet des TAAF est compétent pour autoriser et encadrer les accès et les activités pouvant y être menées, en conformité avec le plan de gestion.

Quatre îles, un nunatak et le site de reproduction des manchots empereurs ont été classés en 1995 (Mesure 3 – XIXe RCTA –Séoul) en Zone spécialement protégée de l’Antarctique (ZSPA n°120 « Archipel de Pointe Géologie ») en ce qu’ils constituaient un exemple représentatif des écosystèmes antarctiques terrestres sur les plans biologique, géologique et esthétique. Une espèce de mammifères marins, le phoque de Weddell (Leptonychotes weddellii) et diverses espèces d’oiseaux s’y reproduisent : manchot empereur (Aptenodytes forsteri) ; labbe antarctique (Stercorarius antarcticus) ; manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) ; océanite de Wilson (Oceanites oceanicus) ; pétrel géant (Macronectes giganteus) ; pétrel des neiges (Pagodroma nivea), damier du Cap (Daption capense).