Alain, gérant postal de Crozet ; « Il y a toujours quelque chose à faire à la GP. »
Á 55 ans, Alain, adjudant-chef, demeure le plus expérimenté de tous puisqu’il a déjà effectué un hivernage à Kerguelen entre août 2017 et septembre 2018 (mission 68). Comme beaucoup d’hivernants, Alain a connu les TAAF par ses compagnons d’armes : « j’avais mon chef de « subdivision » qui avait fait Kerguelen et un « radio » qui revenait de Crozet. Le récit de mes collègues a toujours éveillé en moi cette petite étincelle pour partir à la découverte des TAAF. »
Alain distingue deux périodes dans la gérance postale (GP) : lors des Opérations Portuaires (OP), et au quotidien, une fois que le Marion Dufresne est reparti : « Hors OP, la gérance est toujours ouverte pour les hivernants et les demandes des philatélistes. En lien avec la DAAF au siège à Saint-Pierre, j’assure la gestion et le suivi des prélèvements des équipes (taxes téléphoniques, achats de timbres, d’enveloppes, de cartes postales). Je prépare la dépêche départ avec les colis et lettres des hivernants, et bien sûr les échantillons des programmes scientifiques. Il y a toujours quelque chose à faire à la GP. »
Les gérants postaux peuvent aussi, lors d’un évènement particulier (passage d’un navire) créer un pli évènementiel. Une fois, la photo choisie, le gérant postal confectionne l’enveloppe puis fait un tirage de 50 à 70 exemplaires pour les philatélistes intéressés.
« Pendant les OP ce n’est pas la même histoire » confie Alain. La dépêche, qui arrive avec l’autorité dans le premier hélicoptère, est très attendue dans les districts, et il a besoin de volontaires pour l’aider. « En règle générale, je n’ai pas besoin d’insister pour en trouver. »
Une fois séparés par type de priorité (rapide / lente / administrative), Alain ouvre les sacs de « fin », clôture les dépêches avec à l’intérieur « l’ensemble des informations indiquant la totalité des sacs, leurs poids, le nombre de colis et les lettres recommandées. Quand tout est OK, j’informe l’OPEA et le commandant du Marion ».
L’anecdote d’Alain montre comment la philatélie s’imprègne de la vie des districts. « Il me vient une anecdote sur Kerguelen. Durant une nuit une tempête s’est levée et quelques courriers philatélistes, en attente de confection, étaient mouillés. J’étais catastrophé. Mais en échangeant avec les philatélistes, ils m’ont dit qu’au contraire c’est la vie du district qui venait de s’inscrire sur les enveloppes ! Ni une ni deux, à l’OP suivante, j’ai reçu un tampon commémoratif à appliquer sur les enveloppes touchées ».