Le programme philatélique 2024 des TAAF est sorti !

01 Janvier 2024   —  Terres australes et antarctiques françaises

Composé cette année de 13 produits, le programme philatélique 2024 des Terres australes et antarctiques françaises met à l’honneur la biodiversité des TAAF, des évènements anniversaires, des programmes scientifiques et les femmes et les hommes qui œuvrent au quotidien sur le terrain.

 

 

La sodalite

La sodalite est un minéral du groupe des silicates, dont le nom fait référence à sa composition chimique : soda pour le sodium (Na) et lite provenant du grec lithos signifiant pierre. A Kerguelen on la trouve dans les syénites sodiques de la péninsule Rallier du Baty ou de la presqu’île de la Société de Géographie ainsi que dans les laves phonolitiques de la presqu’île Ronarc’h ou de la péninsule Loranchet. Sa présence a permis de préciser l’histoire magmatique de l’archipel.

 

Corvette La Dauphine

La Dauphine était une petite corvette de 4 canons de la marine. Elle est connue pour avoir participé au 2ème voyage de Kerguelen (1774) et avoir servi à l’opération de sauvetage des esclaves oubliés de Tromelin (1776). La baie de la Dauphine, dans l’archipel Kerguelen, est ainsi nommée en son honneur.

 

Les manchots dans les TAAF

Les Terres australes et antarctiques françaises forment un des derniers lieux de naturalité au monde ayant conservé le caractère sauvage de son patrimoine naturel. Site d’exception pour la conservation de l’avifaune mondiale, ces territoires hébergent plus de 50 millions d’oiseaux issus de 47 espèces dont 7 espèces de manchots. Au sein de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, cinq espèces de manchots sont recensées, représentant 90% de la biomasse d’oiseaux : le manchot royal (Aptenodytes patagonicus), le manchot papou (Pygoscelis papua), le gorfou sauteur subantarctique (Eudyptes filholi), le gorfou sauteur du Nord (Eudyptes moseleyi) et le gorfou macaroni (Eudyptes Chrysolophus). En Antarctique, deux espèces sont présentes : le manchot adélie (Pygoscelis adeliae) et le manchot empereur (Aptenodytes forsteri).

Le crambe de Viette

Crambus viettellus est un papillon et plus particulièrement une noctuelle, endémique de l’île Amsterdam, c’est-à-dire qu’elle existe nulle part ailleurs dans le monde. L’espèce a été décrite par Pierre Viette (d’où son nom) en 1959. Sa petite taille et sa coloration grise le rend discret mais il est généralement actif, même de jour, et peut facilement être remarqué. Inféodé aux hautes altitudes, il apparait y être commun, en particulier sur les milieux tourbeux. Il a, pour l’instant, été trouvé entre 570 et 790m d’altitude. Ces milieux tourbeux forment un écosystème à forte valeur patrimoniale car plusieurs espèces endémiques de l’île y sont également inféodées comme l’Albatros d’Amsterdam (Diomedea amsterdamensis) ou le papillon qui a perdu la capacité de voler (Brachypteragrotis patricei).

Le Suezichtys ornatus

Toujours positionné près du bord de l’eau (entre 1m de fond et jusqu’à plus de 10m) le Suezichtys ornatus se remarque facilement. Ce petit poisson aux couleurs vives peut mesurer jusqu’à une quinzaine de centimètres. Il est visible le long des côtes, entre les rochers et les algues. On l’observe jusqu’à la ceinture de laminaires. Il n’est connu dans le monde qu’autour des îles Saint-Paul et Amsterdam, dans l’archipel Tristan da Cunha (comme l’est le Phylica arborea pour la flore) et le long de 2 monts sous-marins.

 

 

Algues de la réserve naturelle des Terres
australes françaises

Les milieux côtiers des Terres et mers australes françaises se caractérisent par une mosaïque d’habitats et d’écosystèmes variés, peu étendus et morcelés, parfois uniques à l’échelle de l’océan Austral comme à l’échelle globale. On dénombre une centaine d’espèces d’algues autour de l’archipel Crozet et des îles Kerguelen. Les habitats à Macrocystis pyrifera et Durvillea antarctica (algues brunes géantes) sont des écosystèmes essentiels abritant de riches assemblages d’espèces et sont d’une importance majeure. Ils rassemblent près d’un tiers des espèces benthiques, servent de nourriceries à deux tiers des poissons, fixent le carbone dans les fonds marins, freinent le transport des sédiments, consolident les côtes et limitent leur érosion.

Faune des Eparses : la tortue imbriquée

Les îles Eparses sont qualifiées de « sanctuaires océaniques de la nature primitive », disposant d’un patrimoine biologique terrestre et marin remarquable. Les plages des îles Éparses sont un des principaux lieux de ponte du sud-ouest de l’océan Indien pour les tortues marines vertes (Chelonia mydas) et imbriquées (Eretmochelys imbricata). L’île de Juan de Nova est un site de reproduction et de développement pour la tortue imbriquée classée en danger critique d’extinction. Elle est l’unique représentante du genre Eretmochelys et se reconnait à la position de ses écailles, disposées comme les tuile d’un toit.

Cryodraco antarcticus

Les larves de poissons ont fréquemment des caractéristiques morphologiques très différentes desadultes et ceci ne fait pas exception chez les poissons antarctiques. En revanche, ceux-ci ont un développement larvaire généralement très lent, et les caractères morphologiques des larves peuvent perdurer longtemps chez les alevins. Distribuée tout autour de l’Antarctique et abondante en Terre Adélie, l’espèce Cryodraco antarcticus en est l’exemple le plus spectaculaire. Larves et juvéniles sont pourvus de nageoires pelviennes démesurément longues et fines, et les conservent jusqu’à des tailles de plus de 20 cm. Les films sous-marins montrent que les juvéniles de cette espèce vivent près du fond et utilisent ces nageoires comme des échasses pour se percher sur le fond et guetter leurs proies. Les adultes quittent le fond pour vivre en pleine eau et la taille relative des nageoires, par rapport à la taille du corps, se réduit considérablement. Ce diptyque représente un spécimen juvénile de 20 cm et un spécimen adulte de 45 cm.

Bicentenaire du sauvetage des naufragés du Princess of Wales à Crozet

Le cotre britannique Princess of Wales, parti pour la chasse aux éléphants de mer et otaries dans les îles australes de l’océan Indien fit naufrage à Crozet le 17 mars 1821. Les naufragés survécurent sur l’île de la Possession et sur l’île de l’Est et furent sauvés en juin 1823 par le navire Philo (capitaine Isaac Percival). Ils continuèrent leur chasse dans les îles Saint-Paul et Amsterdam avant d’être déposés à Hobart. Charles Medyett Goodridge publia un récit de ces aventures en
1832 traduit en français en 2012.

Les femmes et les hommes des TAAF

Les statuts et les fonctions des agents des Terres australes et antarctiques françaises sont d’une grande diversité selon les territoires concernés et les périodes de l’année. La multiplicité des missions, l’isolement des territoires et le maintien d’activités scientifiques en milieu extrême et isolé, exigent de pouvoir compter sur une pluralité de compétences permettant d’assurer la vie sur base mais également l’approvisionnement en hommes, matériels et vivres.
Sur les districts et en mer, toutes les compétences sont nécessaires et reposent souvent sur de petites équipes pluridisciplinaires. L’isolement leur demande d’être particulièrement compétentes, inventives et autonomes dans leurs missions, qu’elles aient en charge les cuisines, l’approvisionnement en eau et en énergie, les liaisons radio, la gestion postale, la restauration des milieux, la médecine ou encore la recherche.

Programme PROTEKER

Au moyen d’un observatoire sous-marin, le programme Proteker évalue les effets des changements environnementaux sur la biodiversité marine côtière des mers australes. Les données récoltées permettent aux TAAF de gérer sa réserve naturelle dans ces secteurs aux écosystèmes uniques et exceptionnellement riches.

 

 

 

 

Observatoires astronomiques des terres
australes françaises en 1874

L’année 1874 marque les 150 ans du transit de Vénus devant le Soleil et des expéditions scientifiques conduites dans les terres australes pour l’observation de ce phénomène astronomique. Six observatoires ont été construits dans les Australes par des expéditions venues des Etats-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne et de France. A Kerguelen, les britanniques ont construits 3 observatoires. L’un d’eux situé près du Pouce a été localisé en 2020 par la mission patrimoine des TAAF. Des allemands et des américains ont aussi construit des observatoires à Kerguelen. Une expédition française conduite par Ernest Mouchez a construit un observatoire sur l’île Saint-Paul.

Les fonds marins des TAAF – district de Terre
Adélie, profondeur 200m

Les TAAF ont lancé en 2023 une série de blocs destinée à faire découvrir les fonds marins à des profondeurs différentes. Dans la continuité du bloc émis en 2023, ce bloc concerne un fond observé à environ 200 mètre en terre Adélie. Les premiers organismes marins qui recolonisent les fonds marins vaseux labourés par les icebergs qui se détachent du continent antarctique sont souvent des ascidies pédonculées. Ces organismes filtreurs ont l’aspect de hautes flutes de cristal et forment des paysages sous-marins spectaculaires et exceptionnels sur le plan esthétique. Elles peuvent servir de perchoir à d’autres organismes plus petits. Une autre espèce abondante et fréquemment observée à cette profondeur est le poisson Trematomus eulepidotus.

Le programme philatélique en image est à retrouver ici et disponible à l’achat via philaposte et en boutique au siège des TAAF.