Cette année, la magie des Terres australes et antarctiques françaises s’invite à nouveau dans votre collection. Composé de 13 produits, le programme philatélique 2025 célèbre la richesse unique des TAAF à travers plusieurs thématiques, sa biodiversité, la célébration de son 70e anniversaire et bien plus encore…
Épidote
L’épidote est un minéral du groupe des silicates que l’on rencontre souvent dans les roches métamorphiques ou dans des formations hydrothermales. À Kerguelen, on la trouve en phase tardive magmatique et d’altération dans les roches intrusives de la péninsule Rallier du Baty ou de la presqu’île de la Société de Géographie. L’épidote entre dans la catégorie des pierres fines en joaillerie. Le système monoclinique dans lequel elle cristallise est propice à la taille « à facettes » mais elle est aussi souvent commercialisée sous forme de cabochons d’une grande diversité de couleurs. Certains spécimens bien cristallisés sont des objets de collection à l’état brut.
La Japonaise
La Japonaise est l’annexe d’un chasseur baleinier opérant dans la zone des Terres australes dans les années 60. Cette embarcation, échouée par inadvertance sur la plage de Port-Alfred sur l’île de la Possession (archipel Crozet), n’a jamais pu être récupérée par son navire mère, le Kizan Maru. Afin de promouvoir les activités scientifiques à Kerguelen, il a été décidé de transformer cette embarcation en un moyen de navigation dans le Golfe du Morbihan. Premier navire immatriculé au nouveau quartier maritime de Port-aux-Français et amené par le Gallieni aux îles Kerguelen en 1970. Armé par un équipage de deux hommes pendant 20 ans, La Japonaise a rendu d’éminents services pour tous les programmes scientifiques, mais aussi la logistique des refuges dans le golfe du Morbihan. Elle a notamment servi de support logistique pour la station expérimentale d’élevage de saumons du lac d’Armor. À la fin des années 80, l’arrivée de La Curieuse, petit navire de haute mer plus imposant, a permis de développer des travaux scientifiques et océanographiques d’une autre ampleur autour des îles Kerguelen, mais également dans les autres îles australes.
Adam Mieroslawski (1815-1851)
Émigré polonais, Adam Mieroslawski, est né en Pologne à Strykow le 23 avril 1815. Très tôt, il aspire à devenir marin et décroche plusieurs embarquements au long cours dans la marine de commerce. En 1842, de Maurice où il est installé, il décide d’aller chasser l’éléphant de mer à Kerguelen. C’est au retour de cette campagne qu’il découvre l’île Saint-Paul et son abondance de poissons. De retour à Maurice, il décide en mars 1843 d’organiser une expédition à Saint-Paul afin d’y monter une pêcherie pour approvisionner l’île Bourbon en poissons. Cette première expédition est très prometteuse et à son retour, il demande au gouverneur de Bourbon, l’amiral Bazoche, de prendre possession de Saint-Paul et Amsterdam au nom de la France. Ce dernier accorde à Mieroslawski la concession de pêche et décide d’envoyer à Saint-Paul un petit détachement militaire d’une dizaine d’hommes pour prendre possession des deux îles au nom de la France. La prise de possession est effectuée à Amsterdam le 1er juillet et à Saint-Paul le 3 juillet 1843 où le débarquement des hommes et du matériel est effectué. En avril 1844 le gouverneur Bourbon ordonne le retour de la petite garnison sur ordre de Paris, car l’Angleterre conteste la prise de possession. Cet aventurier aux multiples facettes, disparu en 1851 dans des circonstances troubles durant un voyage entre La Réunion et l’Australie, aura incontestablement contribué à ce que la France prenne possession et maintienne sa souveraineté sur les îles Saint-Paul et Amsterdam.
Les espèces emblématiques de l’île Amsterdam
Le projet RECI (Restauration des écosystèmes insulaires de l’océan Indien) vise à lutter contre l’impact des espèces exotiques envahissantes (EEE) dans les îles Éparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa), les îles Australes (Crozet, Kerguelen, Amsterdam), et de l’îlot M’Bouzi à Mayotte. Dans le cadre de ce projet, une importante mission d’éradication des rongeurs a été réalisée sur l’île Amsterdam entre mars et août 2024 pour protéger les nombreuses espèces remarquables de cette île et permettre le retour de petites espèces d’oiseaux marins disparues avec l’introduction des espèces exotiques envahissantes. En effet, les espèces introduites sont liées à 86 % des extinctions répertoriées en milieu insulaire. L’opération d’éradication conduite à Amsterdam est la plus importante jamais réalisée sur le territoire français. De nombreuses espèces endémiques vont directement bénéficier de cette opération, notamment l’Albatros, le Phylica arborea, l’Otarie à fourrure d’Amsterdam ou encore le Gorfou sauteur du Nord.
Stations sismologiques dans les TAAF
L’EOST (École et observatoire des sciences de la Terre de l’Université de Strasbourg) gère 7 stations sismologiques large-bande, localisées dans les îles sub-antarctiques des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), en Antarctique, au Sénégal et dans l’hexagone. Ces localisations, éloignées dans des zones d’accès très restreint, leur confèrent une valeur scientifique importante, tout en rendant plus lourde la logistique nécessaire à leur suivi. Ces stations contribuent au réseau sismologique Geoscope (service national d’observation labellisé par le CNRS-INSU) en transmettant leurs données en temps réel au centre de données de l’Institut de Physique du Globe de Paris, qui assure leur redistribution aux autres centres de données et aux centres d’alerte tsunami. L’ensemble des données est ainsi librement et facilement accessible à la communauté française et internationale, pour des objectifs de recherche fondamentaux ou appliqués. Le timbre illustre la station sismologique de l’île Amsterdam installée dans une ancienne coulée de lave et montre l’opération de mise à niveau du capteur et de vérification de son orientation grâce à la tige en métal intégrée qui indique l’orientation vers l’Est.
IGN
Établissement public, l’IGN met son savoir-faire au service des porteurs de politiques publiques et des utilisateurs finaux des données géographiques et forestières. À ce titre, l’institut a participé à de nombreuses missions depuis les origines des bases dans les Australes et en Antarctique et réalisé la géodésie, la triangulation, les prises de vue aériennes et la quasi-totalité de la cartographie des îles australes. Au cours des dernières années, l’IGN a également installé sur les districts des stations permanentes GNSS (instrument visible sur le timbre) qui enregistrent les données provenant de l’ensemble des satellites en visibilité. Ce réseau, constitué de centaines de stations dans le monde, permet de se localiser en tout point de la surface terrestre. Pour plus d’information : IGN.fr
Pilote des glaces
Durant l’été austral, L’Astrolabe assure la desserte maritime de la terre Adélie au profit de l’institut polaire français et de l’administration supérieure des TAAF. Conformément prescriptions du code polaire en vigueur depuis le 1er janvier 2018, des pilotes des glaces embarquent à bord et concourent par leur expertise de la navigation dans les hautes latitudes, leurs conseils, leur présence et leurs actions à la réussite de cette mission vitale pour la science et la présence pérenne de la France sous ces latitudes. Cette expertise, partagée, participe à la sécurité nautique de la mission. La fonction est assurée par des officiers de la Marine nationale qui, par leur expérience professionnelle, leurs formations spécifiques et leurs longues périodes de navigation en zone polaire, ont acquis une expertise de très haut niveau.
Les panneaux de signalisation des TAAF
En dépit d’un nombre très réduit de routes, les hivernants des districts austraux ont au fil des années installé des panneaux de signalisation uniques au monde sur les bases!
Beauté cachée des îles Éparses
Les écosystèmes sous-marins des îles Éparses sont de véritables joyaux, aussi riches que fragiles. L’isolement géographique et une occupation humaine historiquement très limitée ont largement contribué à les préserver. Cependant, pour ces mêmes raisons, ces écosystèmes, et les espèces qui les peuplent, restent méconnus des scientifiques. Plus l’on s’intéresse à des organismes petits et cachés, plus l’inventaire est mince. Néanmoins, aussi minuscules soient-ils, ces organismes sont autant d’indicateurs de l’état de santé de ces récifs. Lors des plongées réalisées par les TAAF dans le cadre des programmes Récifs Isolés 1 et 2, qui visent à étudier pour mieux protéger les récifs coralliens, de nombreuses espèces ont pu être ajoutées à l’inventaire des Îles Éparses, toutes inférieures à 5 cm de long. Les espèces visibles sur ce tryptique sont des exemples de petites choses, qui s’avèrent être d’une grande importance.
L’île de l’est au gré du temps
Découverte le 24 janvier 1772 par l’expédition française de Marc Joseph Marion Dufresne, qui lui donna le nom d’île Aride, l’île de l’Est a été fréquentée dès le début du XIXe siècle par les chasseurs de phoques essentiellement venus de Grande-Bretagne et de Nouvelle-Angleterre. Le plus connu est Guillaume Lesquin, originaire de Roscoff qui, à 22 ans, fait naufrage le 29 juillet 1825 à bord de l’Aventure avec un équipage réduit à 6 autres personnes. Il sera sauvé le 6 janvier 1827 par le navire britannique Cape Packet. Faisant face à l’Île de La Possession, qui abrite la base Alfred Faure, l’Île de l’Est est classée depuis 2006 en zone de protection intégrale de la réserve naturelle nationale des Terres australes.
Les 70 ans des TAAF vus par les enfants
Ce bloc-timbre a été réalisé à partir du dessin gagnant du concours lancé auprès des scolaires en 2024 sur le thème des 70 ans des TAAF. Réalisé par Patty Plumety, élève de CM1 dans une école de l’Étang Salé à La Réunion, ce dessin à hauteur d’enfant a saisi ce qui fait la particularité de ces territoires uniques, leur beauté et leur histoire!
Les fonds marins des TAAF – district de Terre Adélie, profondeur 200m
Pour faire connaître au grand public et aux philatélistes la richesse et la diversité des fonds marins qui jouxtent la Terre Adélie, les TAAF ont décidé d’émettre trois blocs timbre représentant des paysages sous-marins antarctiques remarquables, chaque fois à une profondeur plus importante, avec un focus sur un ou deux organismes marins typiques observés à ces profondeurs. Le bloc 2023 concernait un fond couramment observé à des profondeurs de 100-150 mètres (Grand Prix de l’Art philatélique, catégorie Territoire d’Outre-Mer). Le bloc 2024 représentait un fond observé à environ 200 mètres, colonisé par des ascidies pédonculées. Le bloc 2025 nous fait découvrir un paysage marin de corail situé à 800 mètres de profondeur, découvert et photographié pour la première fois en 2008 au cours de la campagne CEAMARC. En raison de la très grande fragilité de ces coraux, la zone a été classée « zone vulnérable ». Les deux timbres représentent respectivement un hydrocorail et l’Artedidraco skottsbergi, espèce présente à cette profondeur.
Gorg One – artiste embarqué dans les îles australes
L’artiste graffeur-peintre Gorg One a réalisé en début d’année 2024 une résidence à bord du Marion Dufresne. Sur chacun des districts visités, il a laissé sa trace à travers une ou plusieurs fresques représentant les espèces emblématiques des îles qui inspirent depuis de nombreuses années son œuvre L’apposition d’un QR-code sur le bloc permettra aux curieux de découvrir l’artiste en pleine création!