Dans le cadre des actions en cours pour préserver la biodiversité marine de la région Sud-Ouest de l’océan Indien, une mission scientifique se rendra en novembre prochain dans toutes les îles Éparses du Canal du Mozambique (Archipel des Glorieuses, Europa, Bassas da India et Juan de Nova) pour une durée de plus d’un mois. L’objectif principal de cette mission est d’étudier l’état de santé des récifs coralliens et des écosystèmes associés.
Coordonnée par les Terres australes et antarctiques françaises, cette mission s’inscrit dans le programme Récifs isolés 2 et bénéficie du soutien financier de l’Office français de la biodiversité (OFB), de la Fondation de la mer et de l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR).
Cette expédition, menée par une équipe de chercheurs et chercheuses, représente une opportunité rare d’explorer ces joyaux naturels souvent méconnus et protégés.
« Récifs coralliens et écosystèmes associés » des îles Éparses : de quoi parle-t-on ?
Les îles Éparses sont parmi les derniers sanctuaires de biodiversité tropicale de l’océan Indien occidental disposant d’un patrimoine biologique terrestre et marin exceptionnel. Elles ont une importance primordiale en milieu tropical abritant des écosystèmes parmi les plus diversifiés comme les récifs coralliens, les mangroves et les herbiers de phanérogames marines, dans un état de conservation unique à l’échelle régionale. Les mangroves et les herbiers sont des écosystèmes dits « associés » aux récifs coralliens, on parle alors de « Récifs coralliens et écosystèmes associés (RCEA) ». Ces écosystèmes fragiles sont de véritables réservoirs de biodiversité marine, fournissant habitat, lieu de reproduction, de nourrissage et de corridors pour une multitude d’espèces marines.
Ils sont également des maillons essentiels d’un réseau marin interconnecté, contribuant à l’équilibre fragile et à la durabilité des ressources marines du sud-ouest de l’océan Indien.
Bien que ces îles soient relativement préservées des impacts anthropiques directs, elles demeurent menacées par le changement climatique. La dernière mission, réalisée en avril dernier, a révélé que 30 à 80 % des colonies coralliennes des îles Éparses sont touchées par le blanchissement, avec des impacts particulièrement marqués sur les récifs de Juan de Nova, Tromelin, Geyser et Glorieuse. Les températures de l’eau, qui ont dépassé 30°C en moyenne pendant plusieurs semaines, sont la principale cause de ce phénomène alarmant, attribué à la hausse des températures liée au changement climatique et au phénomène El Niño.
Cette mission permettra de collecter des données cruciales pour évaluer la santé de ces écosystèmes et élaborer des stratégies de conservation à l’échelle locale et régionale. Elle pourrait également aboutir à la découverte de nouvelles espèces marines, soulignant ainsi la richesse de la biodiversité dans ces régions. De plus, cette mission offre l’opportunité de renforcer la collaboration initiée en 2021 avec le Parc naturel marin de Mayotte, en réalisant un suivi de sites exceptionnels tels que les bancs du Geyser et de la Zélée.
« Notre mission est une chance unique de comprendre et de préserver ces écosystèmes vitaux », déclare Grégoire Moutardier, coordinateur du programme Récifs isolés 2.
Pour plus d’informations sur le programme Récifs Isolés, consultez la page dédiée ici