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PUBLICATION DE LA PREMIÈRE LISTE ROUGE DE LA FLORE VASCULAIRE DES ÎLES KERGUELEN

25 Avril 2024   —  Terres australes et antarctiques françaises
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La Flore vasculaire des Îles Kerguelen est composée de 29 espèces, dont 2 sont endémiques du territoire et 4 de la zone sud Océan Indien. Ces espèces sont particulièrement vulnérables en raison de leur répartition restreinte et du fort isolement géographique du territoire, en particulier dans un contexte d’aggravation des menaces pesant sur les écosystèmes terrestres subantarctiques à l’échelle mondiale.

 

 

Établie selon les critères internationaux de l’UICN (voir encadré), l’élaboration de cette liste rouge a permis de classer les 29 espèces composant la flore vasculaire des îles Kerguelen selon leur risque de disparition, de qualifier les menaces les affectant et de définir des priorités d’action et de suivi.

Ce travail, initié en 2023, a mobilisé 9 experts de la flore du territoire, 3 évaluateurs et 40 000 données d’observations collectées depuis 2001 par les agents de la direction de l’environnement des Terres australes et antarctiques françaises et les scientifiques du projet « Subanteco » porté par l’Université de Rennes.

Une des trois populations d’Elaphoglossum randii, présente uniquement sur le site d’Armor et classée en danger critique. © Clément Quétel

 

En première analyse, les résultats soulignent globalement un bon état de conservation avec 27 des 29 espèces présentes classées en « préoccupation mineure » (catégorie associée au niveau de menace le plus faible). Deux espèces présentent toutefois des niveaux de menace plus critiques :

La Langue de cerf de Rand (Elaphoglossum randii), est classée en danger critique, et l’Hyménophylle pelté (Hymenophyllum peltatum), est classée en quasi-menacée.

Population d’Hymenophyllum peltatum, fougère classée en quasi-menacée, présente uniquement dans les failles des falaises. © TAAF

Néanmoins, la quasi-totalité des  espèces qui composent la flore vasculaire de ces îles est impacté, au moins localement, par les espèces exotiques envahissantes (animales et végétales) ainsi que par les changements globaux. C’est le cas notamment du Chou de Kerguelen (Pringlea antiscorbutica), présent sur l’ensemble du territoire, mais dont les populations sont localement très affectées par l’abroutissement des mammifères introduits (Lapin de garenne, Renne et Souris domestique), en particulier sur la Grande Terre.

 

 

 

 

 

La Renoncule de Moseley est l’une des deux espèces endémiques des Îles Kerguelen. Classée en préoccupation mineure, ses populations sont toutefois menacées par l’assèchement des mares provoqué par les changements climatiques. © Pierre Agnola

L’élaboration de cette liste rouge a également permis d’identifier un besoin de poursuivre l’acquisition de connaissances sur les espèces, leur répartition et les dynamiques de population, en particulier dans les secteurs difficiles d’accès situées à l’Ouest du territoire.

 

Rendez-vous dans une dizaine d’années pour la mise à jour de cette liste !

Téclécharger la Liste Rouge Flore Vasculaire Des îles Kerguelen

Pour en savoir plus : https://uicn.fr/liste-rouge-flore-kerguelen/

 

 

Habitat originel envahi par les Pissenlits et les Pâturins exotiques, Ile Mayes. © TAAF

 

 

 

Qu’est-ce que la Liste rouge des espèces menacées et à quoi sert-elle ?

La Liste rouge des espèces menacées en France est un état des lieux détaillé du niveau de menace pesant sur les espèces de la faune, de la flore et de la fonge à l’échelle du territoire national. Établi selon les critères internationaux de l’Union Internationale pour la conservation de la Nature (UICN), cet inventaire de référence permet de classer les espèces selon leur risque de disparition, de définir les priorités d’action et d’appuyer les politiques et les stratégies de conservation de la nature. Ses résultats sont diffusés dans le cadre de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Le Comité français de l’UICN, l’Office français de la Biodiversité (OFB) et le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN) sont les garants de la méthodologie scientifique et de la démarche collégiale utilisées. Réalisée avec de nombreuses organisations partenaires et un vaste réseau d’experts, la Liste rouge nationale constitue un indicateur privilégié pour évaluer et suivre l’état de la biodiversité en métropole et en outre-mer.