JUAN DE NOVA : RESTAURER UNE LAGUNE MENACÉE AU CŒUR DE L’OCÉAN INDIEN

01 Juin 2025   —  Terres australes et antarctiques françaises

Soutenue dans le cadre de la 3ᵉ saison de Mission Nature, une campagne de restauration écologique d’envergure est engagée sur l’île de Juan de Nova, dans les TAAF. Ce projet vise à restaurer une lagune et les espèces végétales qui y sont associées.

Une découverte récente, un écosystème fragile

Située au centre du canal du Mozambique, l’île de Juan de Nova, accompagnée d’un récif corallien de 193 km², est un territoire riche mais écologiquement fragilisé. Profondément transformée par les activités humaines passées (agriculture et extraction du guano), l’île a vu sa lagune, située au sud, se refermer et s’assécher au fil du temps. Cette fermeture a provoqué la disparition progressive des espèces adaptées aux zones d’estran, remplacées par le filao, un arbre exotique particulièrement envahissant.

Les premières missions naturalistes conduites en 2010 par le Conservatoire botanique national de Mascarin ont mis en évidence la présence, éparse, de mangroves et de plantes caractéristiques des milieux lagunaires : Pemphis acidula, Rhizophora mucronata, Lumnitzera racemosa. Leur présence témoigne d’une ancienne continuité hydraulique aujourd’hui rompue.

Un projet concret pour redonner vie à la lagune

Le projet porté par les TAAF vise à restaurer durablement cet habitat unique à travers quatre actions complémentaires :

  • Améliorer les inventaires et le suivi écologique des espèces présentes sur l’île ;

  • Rouvrir la lagune afin de rétablir les conditions naturelles d’un milieu humide ;

  • Éliminer le filao, espèce invasive menaçant la biodiversité locale ;

  • Protéger les espèces indigènes les plus vulnérables à travers des mesures de conservation ciblées.

Ce projet s’inscrit dans la démarche nationale Mission Nature, portée par l’Office français de la biodiversité (OFB) et la Française des Jeux (FDJ) United. Il fait partie des 20 projets sélectionnés à l’échelle nationale pour bénéficier d’un soutien participatif via l’achat de tickets FDJ.

Un enjeu écologique plus large

Les TAAF, qui abritent certains des écosystèmes les plus préservés de la planète, sont aussi concernées par les effets du changement climatique et des pressions humaines. À Juan de Nova comme ailleurs, la restauration des milieux dégradés est essentielle à la préservation de la biodiversité.

En soutenant ce projet, chacun peut contribuer à préserver un écosystème rare, menacé, mais encore réversible.