Journées d’étude aux Archives nationales : des rencontres d’une grande qualité sur l’histoire polaire et l’histoire des TAAF

21 Juin 2022   —  Terres australes et antarctiques françaises

C’était l’un des rendez-vous phares de la programmation évènementielle proposée par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) dans le cadre du 250e anniversaire de la découverte des archipels Crozet et Kerguelen. Du 7 au 9 juin 2022, Les TAAF et les Archives nationales ont organisé trois journées d’étude « Terres australes et antarctiques françaises : de la Nouvelle Amsterdam à la terre Adélie, archives du bout du monde », qui ont permis à près de 30 conférenciers et modérateurs d’intervenir sur l’archéologie, l’histoire, la géographie, la météo, la science, la médecine, la vie sur base, ou encore le patrimoine des districts austraux et antarctique des TAAF. Ces présentations et interventions, en présentiel ou en distanciel, ont donné lieu à des échanges et débats de haut niveau qui pouvaient être suivis en direct grâce à internet.

Après que Bruno Ricard, directeur des Archives nationales et Charles Giusti, préfet, administrateur supérieur des TAAF, aient ouvert le colloque, Guillaume Frantzwa a débuté ces trois journées par un exposé intitulé, « de l’influence de la France à la protection de l’environnement », puis le docteur Claude Bachelard est revenu sur l’histoire du service médical des TAAF. À partir des archives TAAF, René Pigier a analysé les relations franco-soviétiques à Kerguelen autour de la pêche et des questions spatiales tandis que Yannick Verdenal a clôturé la matinée sur l’histoire de Saint-Paul et Amsterdam par l’étude de leurs pierres gravées.

Jonhattan Vidal a lancé la seconde partie de cette première journée avec une carte archéologique des terres australes pour « confronter les sources aux données de terrain et archiver les vestiges pour demain ». La journée s’est achevée par une table ronde « archives écrites des TAAF : état des sources conservées  dans les institutions publiques » animée par Gilles Le Berre.

La deuxième journée d’étude a vu se succéder les interventions d’Arnaud Vergne de l’Institut d’Histoire du Droit de l’Université Paris Cité, Elsa Bocher de l’Université Bretagne Sud, Claude Launay  de l’Amaepf, Katherine Sinclair de la Rutgers University—New Brunswick, Philippe Truquin de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), Olivier Traulle de Météo-France, et enfin Aude Sonneville de l’Institut polaire français Paul-Émile Victor.

L’historien Bruno Fuligni, auteur du récent Argot des manchots, a ouvert la dernière journée, consacrée aux « Terres rêvées, terres vécues ». Aussi, c’est en évoquant notamment Jules Verne, Herman Melville, Edgar Allan Poe, ou Joseph Conrad que Daniel Baillon a raconté les TAAF comme sources de la littérature, avant que Laurent Besnard, ancien Discro, n’intervienne sur le langage taafien et la solitude du chef de district. Pierre Couesnon, Lætitia Thérond et Jean-Pascal Cogez ont ensuite pris part à la table ronde « de l’archéologie aux archives orales : les sources indirectes, entre exploitation et mémoire ».

L’après-midi, Frédérique Chlous et Hélène Artaud, du Muséum national d’Histoire naturelle, ont explicité leurs études et travaux autour du « passé, présent et futur des TAAF, au carrefour des imaginaires ». Enfin ce sont Emmanuelle Sultan et Elisa Dupuis qui ont apporté une dernière contribution autour du sujet « habiter l’Antarctique et en être habité », avant la clôture officielle de ces trois journées riches en échanges, rencontres, découvertes et débats.

Par l’organisation de ces Journées d’étude, les TAAF tenaient notamment à réaffirmer la volonté de l’administration supérieure, la volonté de l’Etat, d’exercer pleinement leurs compétences et prérogatives en matière de patrimoine de ces territoires, que ce patrimoine soit matériel ou immatériel, mobilier ou immobilier.

La mémoire de ces Journées d’études sera conservée sous plusieurs formes, devenant elle-même matière et source pour les chercheurs. Les échanges, remis en forme thématique, resteront consultables en images sur internet. Les actes du colloque devraient faire l’objet d’une publication, a minima au format numérique. La mémoire de ces Journées s’exprimera également dans tous les sujets de recherche qui, certainement, fleuriront dans les mois et les années qui viennent autour des Terres australes et antarctiques françaises.