70e anniversaire de la première mission aux Kerguelen

21 Décembre 2019   —  Terres australes et antarctiques françaises

M. et Mme Collin, descendants de Francis Armengaud, administrateur adjoint de la première mission d’étude en 1949, et de la mission d’installation en 1950, sont en escale aux Kerguelen et marqueront leur passage par des plis philatéliques signés. Francis Armengaud fut le premier chef de district de l’établissement permanent en 1951, puis de 1953 à 1955, et a passé au total 32 mois sur Kerguelen.

Le 11 décembre 1949, l’aviso « Le Lapérouse » débarque une équipe chargée de préparer l’installation d’une première mission permanente à Kerguelen. Cette mission est dirigée par Sicaud, secondé par Francis Armengaud.

Le Lapérouse (source album photo de Pierre Sicaud, Archives Nationales d’Outre-Mer)

Extraits du journal de mission :

Il y a 70 ans jour pour jour : lundi 19 décembre 1949 :

« Toute la nuit, il y a neigé et nous nous réveillons au milieu d’une tempête de neige.  Nous reprenons notre route vers 07h30.  Nouveaux champs de rocs, route difficile au milieu de la tempête de neige, visibilité nulle.  Nous marchons au compas.

A 10h30, le temps se lève et nous apercevons les mâts du « La Pérouse » au mouillage. Nous arrivons au point reconnu à 10h30. Notre choix est fixé : les seuls terrains possibles sont ceux situés au Nord du Point Reconnu.  Nous nous installerons là.

Nous commençons le débarquement aussitôt après le déjeuner.  Avec le docteur Aretas, Olivier et Jalu, nous choisissons l’emplacement de notre camp.  C’est un plateau suffisamment défilé pour nous abriter des vents de noroit et suffisamment plat pour limiter au minimum les travaux de terrassement.

Olivier procède au piquetage du camp.  …. »

Port-Aux-Français était né.

Installation du premier camp Port-aux-français (prise de vue décembre 1949)
Photo datée au moins de 1957-1958 car il y a la chapelle construite entre 1957 et 1961
Armengaud, Dubost et le colonel Milon en reconnaissance vers rivière norvégienne (source album photo de Pierre Sicaud conservé aux Archives Nationales d’Outre-Mer)

La base de Port-aux-Français

Le choix de l’emplacement de la base est lié au désir d’implanter un terrain d’atterrissage à Kerguelen. En revanche, le mouillage est médiocre et les débarquements doivent être faits par beau temps.

Dans un premier temps, en 1951, un camp de tentes fut implanté. Des bâtiments de type Fillod (du nom de son inventeur) ont rapidement été construits ensuite. Quelques vestiges des Fillods existent toujours sur base (en allant vers la chapelle), leur démantèlement est prévu, notamment car elles sont devenues obsolètes et ont dû être désamiantées, ce qui a entrainé leur fragilisation. En 1952, sept bâtiments sont achevés dont le bâtiment radio-météo qui a été érigé sous l’administration d’Armengaud. CE bâtiment météo a été réhabilité en 2010 en bibliothèque. Petit à petit, la base va se développer : constructions de nouveaux bâtiments, mise en place d’une flottille, d’un restaurant… Dans un courrier adressé à Pierre Sicaud le 3 septembre 1951 et conservé aux Archives nationales, Francis Armengaud souligne les difficultés rencontrées pour la construction des bâtiments lors de l’hiver austral : « Le vent, la pluie, la neige entraient partout. La pluie mouillait les appareils, inondait la chaufferie, la neige se disposait sur la perceuse, le touret à l’atelier sans compter les antennes qui s’allongeaient par terre, le cuivre de la toiture qui voltigeait et bien d’autres choses du même genre. »

La toponymie de Kerguelen rend hommage à « Francis Armengaud ( 1909-1961), administrateur en chef  de la France d’Outre-mer, qui fit partie de la première mission de reconnaissance aux Iles Kerguelen en 1949 et dirigea la première mission permanente à Port-aux-Français, en 1951. »

Le plateau à l’extrémité ouest de la Péninsule Courbet porte le nom de plateau Armengaud depuis la Commission de Toponymie de 1967.

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